Le syndrome des jambes sans repos concerne 8,4% de la population avec dans 2,5% de formes sévères et très sévères. Les mouvements périodiques du sommeil (MPS) sont de constatation fréquente dans la population générale (environ 5%) et leur prévalence augmente de façon importante avec l'âge. Cependant il semble que les MPS ne soient symptomatiques que lorsque les mouvements s'accompagnent de micro-éveils, ce qui n'est pas constant.
Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) est reconnu actuellement comme étant une affection de nature neurologique. C’est une maladie sensitivo-motrice, particulièrement difficile à décrire par les malades, qui impose de bouger les jambes pour atténuer la gêne.
Cette affection est aussi nommée "maladie de Willis et Ekbom" ou "syndrome d’impatiences musculaires de l’éveil" (ou simplement "impatiences").
Le SJSR s’accompagne de sensations désagréables dans les membres inférieurs, à savoir :
Dans les formes les plus accentuées du syndrome, ces manifestations causent quelquefois des douleurs.
Souvent, ces symptômes sont plus marqués pour l’une des deux jambes.
Les signes du SJSR se déclarent en général le soir au repos, une fois la personne couchée. Ils entraînent un besoin impérieux de bouger obligeant la personne à se relever et à marcher. Dans tous les cas, les symptômes de la maladie sont calmés par le mouvement des jambes.
En outre, 80 % des personnes atteintes de SJSR présentent des secousses musculaires involontaires (ou "mouvements périodiques des membres inférieurs") pendant leur sommeil. Si les patients concernés n’en ont pas toujours conscience, ces secousses peuvent gêner le sommeil du conjoint, ce dernier ayant également l'impression de recevoir "des coups de pieds" dans la nuit.
Le syndrome des mouvements périodiques des jambes (MPJ) se caractérise par la survenue au cours du sommeil de salves de mouvements de jambes, au minimum par la dorsi-flexion du pied, mais pouvant concerner l’ensemble des membres inférieurs, voire des membres supérieurs. Il entraine une fragmentation du sommeil avec les mêmes conséquences cardio-vasculaires et sur la vigilance que celles rencontrées dans le syndrome d’apnées du sommeil.
Ces deux syndromes sont une cause souvent méconnue de perturbation du sommeil.
D’autres troubles moteurs liés au sommeil sont le bruxisme, les rythmies du sommeil, les myoclonies d’endormissement, les myoclonies propriospinales, les crampes nocturnes, les manifestations épileptiques.
Les diagnostics de SJSR et des MPS doivent être évoqués de principe chez tout malade consultant pour un problème d’insomnie ou d’hypersomnie.
Il est parfois difficile d’évoquer cliniquement le diagnostic de MPS ; Mais, en l’absence de SJSR, les malades pourront se plaindre de fatigue ou encore de lourdeur de jambes, principalement le matin, au réveil.
Parfois la plainte viendra du conjoint qui aura été le témoin de mouvements, voire de coups de pieds répétés au cours de la nuit. La présence du conjoint à l’entrevue peut donc être très utile. L’enregistrement polygraphique demeure, cependant, nécessaire pour un diagnostic définitif de mouvements périodiques du sommeil.
L’étude polysomnographique comprend, au-delà de l’étude des variables nécessaires à l’identification des stades du sommeil, l’enregistrement de l’activité électrique des muscles jambiers antérieurs, gauche et droit. Le mouvement se caractérise par une contraction soutenue ou par une bouffée poly-clonique.
La méthode de quantification des MPS, la plus couramment utilisée, est celle de Zucconi.
D’après cette méthode, seuls les mouvements ayant une durée de 0,5 à 5 secondes et survenant par séries d’au moins quatre mouvements consécutifs, séparés par des intervalles de 4 à 90 secondes seront comptés.
Un index de mouvements périodiques supérieur à cinq par heure de sommeil est considéré comme pathologique et on parle de syndrome des mouvements périodiques du sommeil dès lors que l’index de mouvements est supérieur à 15 par heure de sommeil.
Les MPS sont particulièrement abondants au cours des stades légers du sommeil et diminuent fortement, voire même disparaissent en sommeil paradoxal.
Pendant le sommeil lent profond, leur nombre décroit et la durée moyenne de l’intervalle entre les mouvements s’accroit légèrement.
Chez certains malades, on note de nombreux éveils ou changements de stades, une diminution de la proportion des stades profonds du sommeil à ondes lentes au profit des stades plus légers (stades 1 et 2 du sommeil non REM)
L’hypothèse physiologique actuelle, la plus fréquemment retenue, serait une désinhibition d’un centre médullaire qui agirait comme un pacemaker.